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D’une superficie de 623000 km2 et une population estimée à  4.5 millions d’habitants dont  la moitié a moins de 19 ans, la République Centrafricaine (RCA) traverse depuis près de 2 décennies des crises sociales et militaro-politiques.

Depuis le mois de Décembre 2012, cette crise a connu un rebondissement qui a mis à plat tous les services sociaux de base, les structures d’offre de services sociaux de base et les infrastructures économiques. La situation en RCA reste l'une des plus graves crises de protection dans le monde, à laquelle s’ajoutent d'énormes besoins humanitaires. Les civils sont les premières victimes: Selon le Plan de Réponse Humanitaire 2016, en  fin 2015, plus de la moitié de la population (soit environ 2,3 millions de personnes) avait besoin d’aide d’urgence pour survivre et un quart de la population était déplacé (420 000 personnes déplacées internes et près de 460 000 réfugiés dans les pays voisins)[1].

Cette crise a connu plusieurs phases (éclatement de la rébellion en décembre 2012, entrée à Bangui de la Seleka en mars 2013, séparation nette des communautés à Bossangoa en décembre 2013, et attaques tous azimuts de la ville de Bangui en décembre 2013), elle porte les germes d’une guerre religieuse (musulmans contre chrétiens) et elle a été plus meurtrière à chaque rebondissement.

Les conséquences silencieuses de cette crise demeurent l’inaccessibilité des populations notamment les enfants, les adolescents et les jeunes  aux services sociaux de base et les nombreux décès autre que ceux liés aux armes (balles, machettes, etc.).En   effet, depuis trois ans, des milliers d’enfants, d’adolescents et de jeunes n’arrivent pas à suivre correctement leur scolarité tant cette institution est victime de toutes les violations qui sont considérées comme des crimes de guerre. Attaques des écoles, persécution des enseignants, occupations de ces espaces d’apprentissage par les forces et groupes armés et par les populations déplacées à cause de l’insécurité. Il importe de préciser qu’avant cette crise, la situation était déjà préoccupante. Selon les résultats de la  MICS 2010, « Le pourcentage d’enfants qui fréquentent un établissement préscolaire est estimé à 9% est faible et la moitié seulement des enfants en âge de rentrer au  primaire (49%) a effectivement commencé ce cycle. Le ratio net de scolarisation pour le primaire est estimé à 73% et celui du  secondaire à 18% ».

Pour ce qui est  de la santé, la déliquescence des structures sanitaires, qui du reste a commencé avant la crise,  compromet dangereusement l’état de santé  des populations, particulièrement celle des enfants, des adolescents et des jeunes. Il convient de souligner que la RCA fait partie des pays les plus infectés de la région avec 4.9%[2]  de prévalence VIH de la population générale. La prévalence chez les adolescents et les jeunes de 10 -24 ans est de 3.6%. Ce taux cache des disparités énormes. En effet, les adolescentes et les jeunes filles de cette tranche d’âge sont six (6) fois plus infectées que leurs homologues garçons. Par ailleurs, selon l’étude sur la vulnérabilité menée en 2010, les populations les plus vulnérables sont les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (MSM ou HSH), les Travailleuses de sexes, les enfants de la rue, les transporteurs et les hommes de tenue (policiers, gendarmes et militaires). Ces populations sont constituées majoritairement d’adolescents et de jeunes. Les connaissances exactes sur le VIH demeurent faibles (13.4%[3] pour les garçons, et 13.8% pour les filles), et l’adhésion au dépistage reste faible (15% pour les garçons et 25.5% pour les filles), la déliquescence des services de prévention et de prise en charge, les violences de toutes formes et l’insécurité constituent des facteurs important de risque et de vulnérabilité au VIH en RCA pour les adolescents. Dans ce contexte, nous sommes loin des services de santé conviviaux pour jeunes (youth friendly services), et le pays ne compte que 3 services de sante scolaires.

En effet, en terme de santé sexuelle et de la reproduction (SSR), les adolescents de moins 19 ans contribuent pour un tiers à la fécondité générale (MICS 2010, 229/1000). Les grossesses précoces (45.3%), le faible taux de prévalence contraceptive (15.5%) et la faible connaissance sur la SSR  sont les principaux problèmes au niveau des jeunes et des adolescents.

La crise centrafricaine se caractérise aussi par l’utilisation par toutes les forces et groupes armées d’un nombre élevé d’enfants. On estime à plus de 10,000 ces enfants associés aux forces et groupes armés. Bien que la RCA n’ait pas encore ratifié le protocole additionnel de la convention relative aux droits de l’enfant sur l’utilisation des enfants dans les conflits armés, il est évident dans la conscience collective que la place des enfants n’est nullement dans les forces et groupes armés.

Avec ce tableau, les faits établissent que les adolescents et les jeunes centrafricains sont au cœur de la crise centrafricaine. Ils sont pour une large part victimes de la crise, mais ils en sont des acteurs actifs.

Donc, il est important de promouvoir des cadres d’échanges et concertations pour eux afin qu’ils définissent les solutions qui permettront de sortir durablement la RCA de la crise.

C’est pourquoi les adolescents et les jeunes centrafricains organiseront un pré-forum de la jeunesse centrafricaine sur la consolidation de la paix. Ce pré-forum sera suivi d’un forum africain de la jeunesse pour la paix en RCA.

Objectif global 

Contribuer à la reconstruction du pays, à la consolidation de la paix, à la cohésion sociale et au développement à travers l’organisation du pré-forum de la jeunesse centrafricaine et du forum panafricain de la jeunesse.

 

Objectifs Spécifiques :

  1. Organiser le pré-forum des jeunes centrafricains sur la consolidation de la paix, à la cohésion sociale et au développement ;
  2. Organiser le forum panafricain de la jeunesse sur la consolidation de la paix, à la cohésion sociale et au développement ;
  3. Faire un plaidoyer auprès du Gouvernement et des partenaires au développement pour renforcer leur engagement dans la promotion de la jeunesse.
 

[1] Snapshot HRP, 17/03/2016 - OCHA

[2] MICS 2010

[3] Etude CAP VIH, MJS-CNLS, 2011

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